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Maître socioprofessionnel: le saut dans le social

Encore méconnu, ce métier permet d’enseigner ses compétences professionnelles à des personnes en difficulté, dans un cadre adapté à leurs besoins. Interview.
(Copyright: Laurent Guiraud)

Engagé, pédagogue et profondément humain, le maître socioprofessionnel (MSP) accompagne les personnes en difficulté dans des activités professionnelles. Fort de sa propre expérience, il les aide à développer des compétences favorisant leur autonomie.

Interview de Stéphane Girod, directeur de l’ARPIH, école supérieure du domaine social.

En quoi consiste le métier?

Le MSP accompagne les personnes en situation de handicap ou présentant des difficultés sociales: handicap physique ou mental, réinsertion, milieu carcéral ou dépendances. Son rôle est de proposer des activités adaptées à chaque individu, afin de développer ses compétences professionnelles et sociales. Concrètement, il transmet son savoir-faire dans un cadre adapté. Le MSP cuisinier enseignera les bases de la cuisine, tandis que le MSP menuisier formera dans un atelier bois. La profession repose sur trois dimensions: pédagogique, car le professionnel doit être capable de transmettre son savoir-faire; d’accompagnement, puisqu’il soutient des personnes en difficulté; et une dimension économique afin d’organiser le travail et fournir une prestation ou un produit.

Quelles sont les institutions employant des MSP?

Ce sont principalement des organisations publiques ou privées œuvrant dans le domaine du handicap ou de l’insertion. De plus en plus d’entreprises privées nouent des partenariats avec des institutions sociales, créant par exemple une cafétéria gérée par des personnes en réinsertion. Des entreprises comme Planzer, Migros, Coop, DSM-Firmenich, Givaudan ou encore l’Aéroport de Genève sont conquises par la mesure et constituent des partenaires privilégiés.

Quelle formation faut-il entreprendre?

La formation se déroule en école supérieure à Yverdon-les-Bains, Sion ou La Chaux-de-Fonds. D’une durée de trois ans, elle s’effectue en cours d’emploi. Toutefois, il faut d’abord être engagé en tant que MSP avant d’y accéder. En effet, les employeurs recrutent des candidats ayant des compétences métier, puis ils leur proposent la formation. La moyenne d’âge des étudiants est de plus de 30 ans, dont certains sont en réorientation professionnelle.Une expérience dans le social n’est donc pas un prérequis?Non, l’essentiel est de disposer de compétences métier. Il est cependant indispensable d’avoir une forte sensibilité sociale et de l’empathie afin d’accompagner efficacement ce public.

Comment se déroule la formation?

La formation alterne entre enseignements à Yverdon-les-Bains et pratique professionnelle encadrée dans les institutions ou entreprises sociales. Elle est orientée pratique avec, notamment, un travail de diplôme qui est un projet à mettre en œuvre. Nous recommandons de ne pas avoir un taux d’activité trop élevé, car la formation elle-même représente déjà 20% d’un emploi à temps plein.

Plus d’infos: ARPIH École supérieure. Tél: +41 21 316 38 30

SISP/LE/13.3.2025

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