L’école supérieure propose un riche enseignement pour tout détenteur d’un diplôme du niveau secondaire.
Qui oserait encore dire que le métier d’éducateur se borne à changer les couches des jeunes enfants ou à leur lire des contes? On sait à quel point l’éducatrice ou l’éducateur de l’enfance endosse une lourde responsabilité. Elle consiste ni plus ni moins à veiller au développement de l’enfant sur les plans moteur, affectif, cognitif et social. En crèche par exemple, il ou elle élabore des projets pédagogiques, établit une relation de partenariat avec les parents, gère des équipes et anime des séances entre professionnels. Autant de responsabilités qui exigent une formation à la hauteur.
Renata Pegoraro, doyenne responsable de l’École supérieure d’éducatrices et d’éducateurs de l’enfance (ESEDE), en explique les tenants et aboutissants.
En quoi consiste le métier? L’éducateur de l’enfance travaille dans les structures d’accueil préscolaire et parascolaire avec des enfants de 4 mois à 12 ans. Il organise l’accueil extra-familial à la journée et planifie des activités favorisant le développement harmonieux des enfants sur le plan individuel et collectif. Il doit garantir la sécurité physique et affective des enfants, soutenir leur développement, et collaborer avec les familles et les partenaires du réseau médicosocial.
À qui s’adresse cette formation? À toutes les personnes au bénéfice d’un diplôme de niveau Secondaire II. Les détenteurs d’un CFC d’assistants socioéducatifs bénéficient d’une formation raccourcie de deux ans en emploi, puisqu’ils ont déjà acquis un certain bagage professionnel au cours de leur formation initiale. Les diplômés de l’École de culture générale et du collège/gymnase suivront, quant à eux, une formation d’une durée de trois ans pour devenir éducateur de l’enfance. Au préalable, il faudra attester d’un certain nombre d’heures d’expérience pratique dans le domaine, soit entre 400 et 800 heures.
Quel est le programme de formation? La formation se déroule en alternance entre cours et séminaires en
école et formation pratique, en emploi ou en stage. Les thématiques étudiées proviennent de plusieurs domaines: psychologie, sociologie, sciences de l’éducation, droit ou communication. La coéducation et la prise en charge des enfants à besoins particuliers, notamment, font également partie des sujets traités.
Les perspectives d’emploi sont-elles bonnes pour les diplômés? Elles sont même excellentes. De nouvelles crèches ouvrent chaque année et les jeunes diplômés sont immédiatement engagés. À Genève, par exemple, les normes d’encadrement prévoient la présence d’au minimum 60% d’éducateurs de l’enfance dans les crèches et les institutions de la petite enfance. Cela explique cette forte employabilité.
Et quelles sont les perspectives de formation continue pour les professionnels? Elles sont nombreuses et diversifiées. Nous encourageons les éducateurs de l’enfance à suivre la formation de formateur à la pratique professionnelle afin d’accompagner les étudiants lors de leurs expériences professionnelles. Il est aussi possible de devenir adjoint à la direction et de suivre une formation dans la gestion d’équipe pour occuper un poste de direction dans une crèche.
Infos Journée portes ouvertes de l’ESEDE: 4 février 2023. Séances d’informations: 16 février et 16 mai 2023 à 18 h. Journée d’inscription: 24 mars 2023.
Le témoignage d’un passionné romand
«Un jour, on met sur pied un spectacle de marionnettes dans le but de travailler l’attention des enfants. Et l’autre, on évoque les troubles du langage lors d’une séance entre professionnels», explique avec entrain Adrien Epars, étudiant en seconde à l’ESEDE. Des tâches variées et des responsabilités conséquentes qui ont poussé le Lancéen à diminuer son taux de travail pour entamer cette formation. «J’exerçais déjà dans la crèche en tant qu’assistant socio-éducatif CFC. Mais je ressentais le besoin d’approfondir mes connaissances afin d’accompagner au mieux les bébés et les jeunes enfants dans leur quotidien. Je désirais également avoir plus de responsabilités, notamment lors des entretiens avec les parents ou le corps paramédical», explique le jeune passionné. Ravi par la formule duale de la formation, il s’épanouit aussi bien au travail qu’à l’école. «Les cours théoriques me permettent de conceptualiser le problème pratique et de trouver une solution.» Apprendre et transmettre. Ces notions sont à ses yeux d’autant plus essentielles que le futur éducateur se voit déjà formateur d’apprentis. Et, pourquoi pas, maître d’enseignement.
SISP/LE/17.11.2022
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